Avec des risques de malformations embryonnaires en jeu, il est normal que les femmes enceintes redoutent la toxoplasmose. Le point sur cette maladie causée par Toxoplasma gondii et le rôle du chat dans sa transmission.

Toxoplasmose, kézako ?

Toxoplasma gondii est le nom du parasite responsable de la toxoplasmose. C’est une infection transmise à l’homme par l’ingestion de certains aliments contaminés : la viande crue notamment, mais également les légumes, les fruits ou l’eau. Les chats – et d’autres animaux – constituent, par ailleurs, des vecteurs potentiels du parasite. Le chat, en particulier, entre en contact avec l’agent pathogène, à travers ses activités de chasse évoquées dans Le Mag du Chat. Son système digestif va permettre le développement de sacs d’œufs, des « ookystes », qu’il va ensuite éliminer dans ses excréments. C’est par l’éventuel contact avec ces œufs enkystés – et donc très résistants aux conditions extérieures – que l’être humain, dont la femme enceinte peut attraper la maladie. Des statistiques datant de 2006 évoquaient un taux de prévalence de 40 à 45 % en France. En soulignant que la population de femmes enceintes enregistrait un taux de transmission à l’enfant de l’ordre de 0,03 %.

Comment se pose le diagnostic ?

Les femmes enceintes constituant des groupes à risque, la détection de la maladie par recherche d’anticorps dans le sang constitue une démarche obligatoire, en début de grossesse. Pour plus de précision, certains examens vont procéder à la datation de l’infection : il s’agit notamment du test d’avidité des immunoglobulines G. La référence chronologique ainsi acquise permet d’évaluer les risques que représente l’infection sur le fœtus. Si elle date de plus de 6 mois avant la conception, les risques de toxoplasmose congénitale sont nuls. À d’autres stades de la grossesse, le risque de contamination va de très faible – 1 % avant la dixième semaine d’aménorrhée – à maximal, si la mère est infectée entre les 10ème et 16ème semaines. Selon les stades de développement de l’embryon ou du fœtus, les risques incluent des calcifications intra-crâniennes, un ictère généralisé des organes, un retard mental ou une hydrocéphalie. Parfois, l’on assiste à une mort in utero du fœtus ou encore à un avortement tardif.

Quelles précautions prendre ?

Par crainte de contracter la maladie, certaines femmes enceintes prennent des mesures drastiques comme l’euthanasie de l’animal. Les vétérinaires estiment que cela avoisine l’exagération, quand des mesures d’hygiène très strictes peuvent suffire. Le lavage fréquent et rigoureux des mains constitue un des premiers gestes qui s’imposent quand on est enceinte et que la maison abrite un chat. Doublez de vigilance en utilisant des gants si vous êtes contrainte de manipuler la litière et lavez-vous encore les mains, par la suite. Sinon, laissez cette responsabilité à une autre personne. Un nettoyage quotidien de la litière permet, par ailleurs, de réduire les risques de contamination. Il faut environ 3 à 4 jours aux œufs enkystés pour pouvoir infecter. Les légumes et les fruits issus de sol doivent être rigoureusement lavés et les viandes crues ou peu cuites, exclues de l’alimentation. Enfin, il est intéressant de savoir que les chats nourris exclusivement aux croquettes et ne sortant pas de l’appartement présentent un risque quasi-nul de transmettre la maladie.